Le Silence, la cécité
Aymen Hacen
Format 11 x 19 cm
52 pages
ISBN 978-2-35575-059-5
Le silence la cécité est plus une suggestion de titre qu’un titre. L’ensemble lui-même n’est qu’une suggestion, c’est-à-dire une série de poèmes, un texte polémique doublé d’une démonstration poétique et des fragments tous écrits à même le silence et la cécité. Nés d’une série d’expériences — ou de découvertes ? — ces corps de textes sont placés sous le signe de l’exil, comme s’il existait une frange entre le silence et la cécité, celle-là même qui rend possible la rencontre entre la prose et la poésie, entre le pays réel et le pays rêvé. Car, au fond, c’est de cela qu’il s’agit : comment passer de la poésie, précisément ce qui en fait l’essence et en incarne la substance — le vers —, à la prose sans pour autant perdre au change, pis encore sans avoir l’impression de se donner le change ? — Question pour laquelle le découvrant n’a pas de réponse, mais devant laquelle il ne faut nullement céder, car, en dépit de l’exil qui est à l’origine du silence et de la cécité, et du silence et de la cécité qui renforcent l’exil, il est une lumière et une parole intérieures qui palpitent dans tout œil et dans toute bouche.
"[…] C’est un peu l’aventure qu’Aymen Hacen nous raconte dans ce livre en suggérant surtout un arrière-pays où les ombres croisées d’abord deviennent la substance évanescente d’un lieu toujours perdu – ou toujours en train de se perdre y compris dans la conscience de cette perte. Quel est ce lieu ? Celui d’une parole originelle dont on devine la résonance ou le reflet dans les phrases écrites au plus près de soi et qui, soudain, se décalent légèrement de leur sens dans cette proximité même. Se décalent et deviennent fantomatiques. […]"
Extrait de la préface de Bernard Noël